Le 24 mars 2015, le pilote suicidaire de Germanwings enlevait les vies de ses 149 co-passagers en crashant son avion dans les Alpes françaises. Il est toujours difficile de garder son sang froid devant la révolte que ces scènes d'horreur inspirent. Comme toujours on retrouvera les discours "plus jamais ça" et ses mesurettes associées pour traiter le problème en surface : quelques méthodologies et procédures additionnelles et le tour est joué, circulez y'a plus rien à voir ! Permettez-moi une question naïve : Pourquoi un pays parmi les plus riches et les plus prospères de la planète (en l'occurrence l'Allemagne, dont le pilote était citoyen) peut-il "produire" des individus prêts à assassiner 150 personnes pour une désillusion sentimentale ? Plutôt que de chercher des réponses dans le "toujours plus" en termes de sécurité et d'évaluation psychologique, n'est-il pas possible de chercher surtout des solutions collectives dans le "vivre ensemble", et de se demander si l'on n'assiste pas une fois de plus à une défaillance de nos systèmes à sécuriser socialement et psychologiquement les individus et à les accompagner à travers les phases difficiles de leurs vies. La vitesse d'évolution technologique et matérielle de nos sociétés nous fait souvent oublier le b.a.ba de toute bonne gestion : l'accompagnement des hommes et des femmes (et des enfants !) dans le changement. Socialement, psychologiquement, si notre système abat un à un tous les repères traditionnels et laisse les individus fragilisés, déstabilisés voire "perdus", ce n'est pas un manuel de procédure de plus qui évitera les prochaines défaillances et les drames annoncés...