Sarkozy, le retour "stratosphérique" ? La Russie demande une enquête...

La Russie relance la "théorie du complot" en demandant une enquête sur les premiers pas de l'homme sur la lune... Ne pourrait-elle pas aussi braquer les projecteurs sur un autre phénomène à la limite du paranormal qui touche notre bonne république ? Je veux bien sûr parler du retour de Nicolas Sarkozy (et de ses multiples effets collatéraux)...

L'avantage avec Sarkozy, c'est qu'on le connait par cœur. Une triste profession de foi et un p'tit lifting plus tard, le revoilà fringuant positionné sur la rampe de lancement des prochaines élections présidentielles... Celui qui nous promettait une stratégie de retour en politique "stratosphérique" se voit peut-être déjà fouler la surface de la lune (sans espoir de double nationalité...), mais au modeste niveau du sol où nous sommes, on est bien tenu de constater qu'il n'y a rien de nouveau à l'horizon. On prend les mêmes ingrédients et on recommence : égo, pour le coup, stratosphérique, et goût prononcé pour la petite tactique politicienne, aucune vision, aucune conviction, des mots creux, des phrases chocs, provoquer, contrôler le buzz, sans quitter le baromètre des sondages des yeux pour mieux manigancer le prochain coup de com' censé rapporter un peu plus de voix...  

Cette semaine, je l'ai trouvé plutôt en forme... Un nouveau retournement de veste pour remettre en question le droit du sol, une assimilation de l'immigration à une fuite de robinet (je recommande ici cet excellent article du Figaro)... On continue à chasser sans ambages sur les terres de la xénophobie et de l'électorat frontiste, sans se priver d'invoquer les pulsions de peur et de souffrance les plus mesquines de notre modeste nature humaine et de nos concitoyens sans repères.

Mes condoléances vont tout d'abord à sa chère "famille politique". Combien de temps des personnalités politiques pourtant respectables vont-elles encore avaler ses couleuvres et se laisser ainsi salir la conscience républicaine ? Vous vous souviendrez peut-être de ce dialogue "vintage" entre Popeye et Jean-Claude Duss : "je ne sais pas ce qui me retient de te casser la gueule ?" - "la trouille ?" - "ouaih, ça doit être ça !"... Et si le principal problème des centristes et des libéraux était tout simplement ça : un manque de courage.

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La révolution ? pourquoi faire...

Petite réponse (publique) à un visiteur qui m'écrit (en privé) pour me demander si je connais Etienne Chouard... Certainement en référence à mon intérêt pour l'introduction du tirage au sort en politique. Alors comme je suis un cancre, mais un cancre volontaire, je suis allé faire mes devoirs... J'ai pu parcourir tout d'abord son site, puis un certain nombre de critiques ici ou . Au final, j'ai un regard assez mitigé.

D'abord je saluerai le bonhomme, le courage d'exprimer tout haut ce qu'il pense (pas facile pour tout le monde !), de remettre en question certains fondamentaux du système, et la quantité de travail derrière ses textes, ses analyses des institutions etc. Je partage certaines analyses et propositions, notamment la nécessité de transformer en profondeur la situation actuelle y compris les institutions (on parle bien de révolution), et de l'intérêt pour introduire de l'aléatoire dans la sélection des décideurs politiques. Mettre le doigt sur un manque de moyens de contrôle des décideurs politiques par le peuple, et sur l'argent comme déterminant majeur de l'accès au pouvoir dans un système oligarchique me paraît parfaitement juste.

En revanche, je prendrai mes distances avec certaines choses, y compris certaines choses assez fondamentales... notamment :

  • Je crois que le rapport entre les institutions et les sociétés est "co-construit", c'est à dire qu'ils s'influencent et évoluent de manière mutuelle. Etienne Chouard suggère que tout part de la Constitution. Je n'y crois pas. Elle modèle la société, certes, mais la reflète aussi simultanément. Exemple : la Charte de l'Environnement a depuis 2004 valeur constitutionnelle en France, et pourtant je ne vois l'application des principes de précaution, de prévention et de pollueur-payeur que très timidement infuser les textes légaux, les jurisprudences et, encore plus timidement, les pratiques et comportements des décideurs. En synthèse, il y a la Constitution, et il y a ce que les hommes en font. Pour ma part je pense donc que la case "refonte de la Constitution" vient bien plus en aval du processus révolutionnaire que ce que suggère Etienne Chouard.
  • Il en découle - ou inversement - chez Etienne Chouard un sentiment de rapport de force constant entre les hommes de pouvoir et la société, les institutions et les lois que ceux-ci devraient "craindre". Là encore, cette approche assez "lutte des classes" me semble dépassée. Non pas que des réajustements ne soient nécessaires... mais il ne s'agit pas de remplacer la dictature de l'argent par une autre forme de dictature. Dans la vision que je propose, la finalité d'une société équilibrée et harmonieuse repose sur deux piliers, la liberté et la responsabilité. La responsabilité n'est pas la peur. L'humanisme passe par la liberté, une liberté consciente des autres, du monde, des inter-dépendances, pas par la peur. L'objectif n'est pas d'avoir des leaders politiques terrifiés par les institutions et ceux qui les contrôlent - si tant est que le peuple puisse réellement "diriger" collectivement sans la constitution d'intermédiaires qui n'auront de cesse de s'accaparer eux-même le pouvoir... Mais au contraire il s'agit pour les décideurs de porter consciemment et viscéralement les orientations collectives, et de les décliner dans leurs décisions et les diffuser dans la vie réelle des citoyens.
  • On en arrive à la question fondamentale de la finalité. Pourquoi une révolution ? Pourquoi changer la constitution ? Je comprends ce qu'Etienne Chouard rejette dans le système actuel - et pour l'essentiel, difficile de lui donner tort. Mais que veut-il construire ? Quelle est sa vision ? Mener une révolution sans être clair sur ce qu'on veut construire derrière, c'est comme attaquer l'Irak ou la Syrie sans savoir comment gérer les multiples défis des après-Hussein et Kadhafi - juste pour donner une idée de l'ampleur du désastre potentiel. On ne fait pas une révolution contre - les riches, les corrompus... - mais pour, pour une vision positive et améliorée de l'avenir. Faire la guerre, ce n'est pas facile... Mais construire la paix est encore bien plus difficile. Et là, j'ai l'impression qu'Etienne Chouard est prêt à enrôler tout homme prêt à prendre les armes, révolutionnaires de tout poil, xénophobes, haineux et revanchards y compris. C'est comme si on mettait Gandhi et Hitler dans le même panier sous prétexte que les deux veulent rebattre les cartes ! Non, la finalité est fondamentale, et les valeurs, les principes et la manière sont tout aussi essentiels.

Il y aurait beaucoup à dire "techniquement" tellement le promoteur du "Plan C" est prolifique... mais je pense que ces éléments ci-dessus cadrent mes valeurs et mes différences.  

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Une petite cuillère de miel?

Suite à l'article "Sauver les abeilles... oui, mais pas comme ça", j'ai reçu le message d'un apiculteur passionné qui m'envoie des compléments intéressants. A l'en croire - sa parole vaut certainement plus que la mienne en la matière - la faute n'est pas qu'aux seuls néonicotinoïdes, mais aussi surement aux ondes électromagnétiques, aux autres pollutions... et surtout, fondamentalement, à l'agriculture dite moderne, intensive, et donc à l'apiculture devenue elle aussi intensive. Il nous livre certaines caractéristiques de cette course à la productivité visant à transformer ce petit être extraordinaire qu'est l'abeille en Stakhanoviste du miel, du pollen, du propolis, du venin et autres produits dérivés...

  • Surexploitation des individus, notamment via l'échange et les croisements d'espèces de part et d'autre de la planète pour en augmenter la productivité
  • Sur-dimensionnement des ruches et des ruchers, gestion ultra-productiviste des essaims au dépend de leurs équilibres vitaux

Tout cela génère affaiblissement, maladies, invasions de prédateurs... et la vulnérabilité et la mortalité qui va avec !

Alors oui, mangeons du miel, mais consommons "responsable" !

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Sauver les abeilles? oui... mais pas comme ça!

Tout le monde s'active au chevet des abeilles... et c'est très bien ! Suite à une étude qui faisait état d'un taux de mortalité supérieur à 40% dans les colonies d'abeilles au États-Unis en 2014 - et surtout en en soulignant des dynamiques préoccupantes comme les taux très élevés en saison estivale - Barack Obama a donné l'assaut. La France s'en sort un peu mieux, jusqu'ici, mais l'occasion faisant le larron, pourquoi ne pas profiter de l'aubaine pour mêler bonne action et opportunisme médiatique ! Du coup, en France, le Ministère de l'Environnement a emboîté le pas! Sauf qu'à juste titre, la fédération France Nature Environnement dans un communiqué souligne que le compte n'y est pas... Au menu: installation de 5.000 ruchers et aménagement de 12.000 km de jachères fleuries. C'est bon... mais pas suffisant. Loin s'en faut. Comme le souligne FNE, "le principal coupable n'est pas inquiété"...

C'est "rigolo" de regarder les différences mais aussi bien souvent les similitudes entre l'élaboration des politiques et mesures en France et sur le continent africain... Dans mon travail sur REDD+ (protéger la forêt dans une logique de développement durable pour lutter contre le réchauffement climatique) j'ai parfois l'occasion de mettre en lumière des incohérences surréalistes entre les facteurs de déforestation, et les politiques que les pays souhaitent mettre en œuvre. Des fois, on a beau chercher, il n'y a aucun rapport... Malheureusement en matière d'abeille, Obama et Royal nous font la démonstration que de telles aberrations sont bien universelles !

Les fautifs ? Les pesticides neurotoxiques et en premier lieu les substances néonicotinoïdes, parasites et prédateurs indigènes comme le frelon asiatique... et en arrière plan le modèle de production agricole productiviste, le changement climatique etc. J'aimerai bien comprendre en quoi les mesures annoncées vont permettre de répondre efficacement aux problèmes identifiés ! C'est comme si un gros fumeur entrait à l'hôpital pour un cancer du poumon et qu'on lui préconisait de manger plus de salade... C'est sûr que ça ne peut pas lui faire de mal, mais est-ce bien franchement la clé du problème ? Dans ces situations, on aimerait savoir si la Ministre a appelé son homologue de l'agriculture, s'ils ont convenu de positions fortes pour étendre les interdictions de substances à risque et le respect du principe de précaution, s'ils ont échafaudé un plan de travail vers une agriculture plus écologique, s'ils ont discuté de l'intégration des politiques nationales et européennes, de la coordination avec l'OMS et la FAO pour qu'on ne recycle pas les tonnes de substances toxiques dans les pays du Sud, voire s'ils ont appelé Bruxelles pour chercher des garanties en matière de négociation du PTCI... Des politiques et mesures qui répondent aux problèmes, est-ce vraiment trop demander ?!

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Changement climatique et famine à Madagascar

Une information qui sera passée inaperçue pour la plupart... Encore un épisode de sécheresse et de famine à Madagascar. Très bon article et interview du Monde sur le sujet. Dans les régions du sud, près d'un Malgache sur deux ne fait plus qu'un repas par jour. Et encore, le repas, c'est sûrement pas "entrée-plat-dessert". Je veux juste souligner que dans un tel état de dénuement et de fragilité, on parle de crise "humanitaire" et le seul mot "développement" apparaît comme un mirage lointain. Le changement climatique vient une fois de plus aggraver des situations d'extrême précarité et vulnérabilité, servies par des problèmes de gouvernance et d'évolution culturelle profondément ancrés. Il faudra être patient pour voire une véritable amélioration systémique tant les ajustements coordonnés sont nécessaires dans de multiples domaines. Mais les solutions sont là, et passent aussi par la base : http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/04/06/a-madagascar-la-lutte-des-paysans-contre-la-faim_4610219_3244.html. Une fois de plus on voit que plutôt que de larguer des sacs de riz, il faut en revenir à la dimension humaine, le monitorat, la disponibilité, la proximité, l'accompagnement individuel... A Madagascar comme en banlieue française...

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Comment répondre au drame "Andreas Lubitz"

Le 24 mars 2015, le pilote suicidaire de Germanwings enlevait les vies de ses 149 co-passagers en crashant son avion dans les Alpes françaises. Il est toujours difficile de garder son sang froid devant la révolte que ces scènes d'horreur inspirent. Comme toujours on retrouvera les discours "plus jamais ça" et ses mesurettes associées pour traiter le problème en surface : quelques méthodologies et procédures additionnelles et le tour est joué, circulez y'a plus rien à voir ! Permettez-moi une question naïve : Pourquoi un pays parmi les plus riches et les plus prospères de la planète (en l'occurrence l'Allemagne, dont le pilote était citoyen) peut-il "produire" des individus prêts à assassiner 150 personnes pour une désillusion sentimentale ? Plutôt que de chercher des réponses dans le "toujours plus" en termes de sécurité et d'évaluation psychologique, n'est-il pas possible de chercher surtout des solutions collectives dans le "vivre ensemble", et de se demander si l'on n'assiste pas une fois de plus à une défaillance de nos systèmes à sécuriser socialement et psychologiquement les individus et à les accompagner à travers les phases difficiles de leurs vies. La vitesse d'évolution technologique et matérielle de nos sociétés nous fait souvent oublier le b.a.ba de toute bonne gestion : l'accompagnement des hommes et des femmes (et des enfants !) dans le changement. Socialement, psychologiquement, si notre système abat un à un tous les repères traditionnels et laisse les individus fragilisés, déstabilisés voire "perdus", ce n'est pas un manuel de procédure de plus qui évitera les prochaines défaillances et les drames annoncés...

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Bel essai de politique fiction sous le soleil du Gaulistan

J'ai pris plaisir à lire le scénario de politique fiction "Bienvenue au Gaulistan". Le format vous rappellera notre petit Prince Polype, avec une lecture d'environ deux heures, légère, directe et distrayante. On est en 2027, le héro prend le pouvoir et refait le monde dans son sillage. Vous en rêvez ? Marie Acastillone le fait pour nous, et plutôt de belle manière... On y retrouve des bonnes idées, des intrigues, des beaux sentiments, et on sent la patte d'une femme engagée qui aimerait que son vote blanc serve enfin à quelque chose. Le concept de "Système Sans Parti" est repris comme un pilier du nouveau système politique proposé, basé sur les principes de présélection selon les aptitudes suivant une logique pyramidale, du local au national, et d'aléatoire - tirage au sort - pour faire de la politique l'affaire éventuelle de chacun d'entre nous, pendant une courte période de vies professionnelles par ailleurs inscrites dans des parcours "techniques". On n'avait plus vu ça depuis la démocratie athénienne. Si j'ai encore quelques doutes sur l'alternative, je partage l'idée que le système de partis est désormais largement sclérosé et doit être dépassé, peut-être par des approches de réseau... à creuser, ensemble. Passez par le site www.bienvenueaugaulistan.fr pour télécharger (gratuitement) le fichier en pdf, ou allez directement chez votre libraire...

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